Négociation salariale: les 4 pièges à éviter

Lors de l’entretien d’embauche, il est crucial de bien se préparer pour aborder la question du salaire. En effet, cette étape de la discussion est souvent redoutée par les candidats, car elle peut être délicate à manier. En France, parler d’argent est un vrai tabou et il est facile de commettre des faux pas qui pourraient compromettre tout le processus de négociation. Il est donc important de connaître les erreurs à éviter lorsqu’on aborde le sujet du salaire. Voici 4 pièges à éviter lors de la négociation salariale.

Erreur 1 : manquer de préparation

Parmi les erreurs les plus courantes lors des entretiens d’embauche, le manque de préparation se révèle être la plus fréquente. Trop souvent, les candidats se présentent sans avoir pris le temps de se renseigner sur les salaires en vigueur dans leur secteur d’activité. Virgile Raingeard, PDG du logiciel de gestion des rémunérations Figures, considère qu’il est impardonnable de ne pas se renseigner préalablement. Selon Virgile Raingeard, la clé réside dans une bonne recherche d’informations avant l’entretien.

Bien que les avis personnels puissent être utiles, il est plus judicieux de se fier aux données du marché, comme les études des cabinets de recrutement ou les offres d’emploi. Ces informations objectives peuvent vous aider à définir une fourchette salariale réaliste et justifiée, rendant ainsi la discussion plus professionnelle.

Il est également recommandé de passer régulièrement des entretiens, même sans être en recherche active, afin de vous tenir informé des tendances du marché et d’affiner vos arguments. Cela vous permettra d’être mieux préparé lorsque vous déciderez de changer de poste.

Négociation salariale
Crédit Photo: Pavel Danilyuk via Pexels

Erreur 2 : ne pas oser négocier

Nombreux sont ceux qui considèrent la négociation salariale comme un sujet délicat. Cette perception répandue pousse souvent les candidats à éviter ou à éluder la question de la rémunération, alors que cette hésitation peut s’avérer extrêmement coûteuse. Cette réticence trouve principalement son origine dans la culture française, où l’argent est généralement un sujet tabou, au même titre que la politique ou la religion.

De même, Virgile Raingeard souligne que la négociation est perçue par certains comme une forme de conflit, les rendant mal à l’aise. Bien que tous reconnaissent l’importance de cette compétence, peu ont réellement envie de s’y confronter. Pour surmonter ces réticences, il est recommandé de s’entraîner à négocier avec assurance, en étant bien préparé et en sachant défendre sa valeur.

Lors de cette première discussion, l’honnêteté est de mise avec des phrases comme : « Si vous ne pouvez pas me garantir un minimum spécifique, il vaut mieux que nous n’allions pas plus loin dans le processus et que nous économisions notre temps ».

Erreur 3 : Ne pas comprendre le langage du recruteur

Lors des discussions salariales, les candidats pensent souvent en termes de salaire mensuel net, tandis que les entreprises parlent en salaire brut annuel. Cette différence de terminologie peut générer de fâcheux malentendus.

D’autres différences de langage peuvent également créer de la confusion. Certains candidats mentionnent leur salaire sans inclure les primes ou les avantages en nature, tandis que les employeurs les incluent dans leur calcul. Parler de salaire fixe sans prendre en compte les bonus potentiels peut également induire en erreur. Marie, une juriste de 30 ans, a vécu une situation délicate lors d’un entretien où elle a donné son salaire fixe sans mentionner ses primes annuelles, ce qui a conduit l’employeur à sous-estimer sa rémunération globale.

Pour éviter ce genre de désagrément, il est conseillé d’être clair et précis sur ses attentes, de toujours convertir les chiffres en brut annuel et d’inclure toutes les composantes de la rémunération, comme les primes et les avantages. En adaptant votre langage à celui de votre interlocuteur, vous réduisez les malentendus et rendez la négociation plus fluide.

Erreur 4 : parler de son salaire actuel

Virgile Raingeard est catégorique : il n’y a aucune raison valable pour un employeur de demander le salaire actuel d’un candidat. Selon lui, cette question ne peut que servir les intérêts de l’entreprise. En effet, les employeurs posent souvent cette question afin de mieux négocier le salaire. Ainsi, le premier montant évoqué deviendra le point de référence de toute la négociation.

Cependant, cette pratique pourrait bientôt être interdite grâce à une directive européenne sur la transparence des rémunérations. D’ici là, Virgile Raingeard conseille aux candidats de ne pas répondre directement à cette question. Il suggère plutôt de reporter la responsabilité de la négociation sur le recruteur.

Par exemple, le candidat pourrait dire : « J’ai vu que des postes similaires sont rémunérés entre X et Y. Cela me semble donc être une bonne fourchette. Mais je suis curieux de connaître votre positionnement et de voir comment vous assurez une rémunération équitable. ». Cette stratégie permet au candidat de garder le contrôle sur la négociation, tout en restant respectueux envers l’employeur.

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